Rwanda: La sociothérapie au service de l’unité et réconciliation

Les rescapés du génocide perpétré contre les Tutsis et ceux qui y ont participé admettent que le programme « Mvura Nkuvure » en tant qu’approche socio thérapeutique communautaire a contribué au programme de l'unité et à la guérison des blessures issues du génocide contre les Tutsi en 1994.

Les discussions débats en vue de la présentation des résultats issus du programme de la sociothérapie communautaire visant la consolidation de la paix ayant rassemblé différentes organisations non gouvernementales et des organes étatiques ont montré que les programmes de dialogue entre les rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi et ceux qui y ont participé jouent un rôle important dans le processus de reconstruction de la paix et de promotion de l'unité et de la réconciliation.

L’un de ces programmes est « Mvura Nkuvure », une approche socio thérapeutique communautaire qui aide les rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi et ceux qui l’ont exécuté dans le processus de pansement des plaies psychologiques et communautaires.

 Musabyimana Claudine résidente de Bugesera  à l’est du Rwanda déclare :

« Je dirais que la première blessure est que je ne pouvais pas participer à la commémoration et je ne pouvais pas écouter les chansons qui passaient sur les ondes de différentes stations de radio parce que quand je les écoutais, je passais presqu’un mois en train de pleurer et submerger de tristesse. Il était difficile de me calmer. Avec la sociothérapie communautaire, j’ai senti qu’elle m’aidait et j’ai commencé à parler ».

Lucie Nzaramba, directrice exécutive de l'organisation non gouvernementale de sociothérapie communautaire qui a mis en œuvre le projet « Mvura Nkuvure » indique que ce processus de guérison et de réconciliation a abouti à des projets de développement :

« Après ce processus de guérison des blessures et de pardon, d’acceptation de pardon et de convivialité, nous avons vu l'émergence de groupes de développement, notamment ceux qui font de l’artisanat, ceux qui sont regroupés en tontines et en coopératives d’agriculture et élevage, tous issus des discussions socio thérapeutique et de l'unité et la réconciliation où ils disent qu'après avoir été libéré et guéri des blessures, on ne peut pas être séparés comme ça mais on préfère l’unité en tant que Rwandais travaillant pour le développement ».

Uwacu Julienne, directrice en charge de la résilience des rwandais au ministère de l'unité nationale et de l'engagement civique souligne que les programmes de dialogue contribuent grandement à renforcer l'unité des Rwandais et exhorte les organisations chargées de mettre en œuvre ces programmes à aider également les participants aux projets de développement :

« Pour reconstruire une société rwandaise unie, se faire confiance, vivre ensemble sans peur ni suspicion, on peut dire que ce programme Mvura Nkuvure comme les autres jouent un rôle très important et nous les encourageons à continuer car nous devons dépasser l’aide de guérison de blessures psychologiques mais les aider plutôt dans le bien-être social pour que cette résilience que nous désirons soit intégralement accomplie ».

Cela fait 17 ans que le programme « Mvura Nkuvure » a commencé et a bénéficié à plus de 35.000 personnes dans les programmes d'unité et réconciliation dans 12 districts du pays.

KASSIM YUSSUF